mardi 30 mars 2010

"Vous êtes ici"

J'avais évoqué ici deux ou trois titres oubliés dans ma longue liste de titres et je crois bien que je les ai à nouveau abandonnés en chemin. Enfin, pas totalement, puisqu'ils me reviennent tout à coup en mémoire.
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Je suis ici, effectivement. Et ça ne m'évoque rien. Entendons-nous bien : je sais à quoi cela fait référence, les plans de ville, etc, mais je ne me rappelle pas le cheminement de pensée qui m'avait amené à l'insérer comme titre potentiel dans une liste.
Mais je pourrais, spontanément, décider d'en faire le titre d'un petit livre de poèmes ready-made dont j'ai parlé, sans le présenter comme tel, cet après-midi à G. et B. au comptoir des mots.
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"Vous êtes ici" serait constitué de poèmes prélevés dans un livre de Guillaume M., auteur de best-sellers "à la mode". Il se trouve en effet que ce monsieur a la très bonne habitude, pour qui veut produire des poèmes ready-made, de placer en exergue des chapitres de ses livres des citations d'auteurs célèbres (de Stephen King à Sénèque en passant par Shakespeare ou Bob Dylan). Ces citations, associées à la première phrase du chapitre correspondant, produisent d'excellents poèmes automatiques, ou ready made donc, sortes de centons en forme de dystiques. Les résultats sont déconcertants.
Je n'ai malheureusement pas présentement les précieux ouvrages de cet auteur en ma possession mais cela pourrait donner quelque chose comme
Tous nos actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur
Ethan se fit chauffer des raviolis en boîte
La citation est d'Épicure mais je ne suis pas sûr qu'il serait efficace de le signaler dans le corps du poème. Peut-être dans un index en fin de volume…
Et je remarque qu'en inventant sans réfléchir une phrase "mussienne"*, j'ai produit un alexandrin. Pas fait exprès, désolé.
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En tout cas, si un tel livre de poèmes voyait le jour, il s'appellerait, de par la grâce de ce blog, "Vous êtes ici" et vous sauriez alors qu'il ne faut absolument pas l'acheter.
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*Oups ! je viens de donner un indice sur l'auteur…

dimanche 28 mars 2010

Comment(s)

Comment j'en suis arrivé à Comment(s). Pour ce petit livre-là, achevé, publié*, les choses se sont passées à l'envers. La plupart du temps, je l'ai déjà dit, le titre vient en premier. Je trouve le titre et tout s'enchaîne (presque…) : je définis une forme, une procédure et, en dernier lieu, j'écris.
Mais j'ai composé ces petits poèmes en prose comme une récréation après deux années de travail sur Opéras-minute. Le parti pris était inverse : écrire "spontanément" des textes informes, des instantanés en quelque sorte, les découper ensuite en unités "suffisantes", leur attribuer un titre "automatique
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(Petite parenthèse : qu'est-ce qu'un titre automatique ?
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Je travaillais à l'époque (2003) comme vendeur de disques dans une boutique Harmonia Mundi et il y avait cette collection américaine de disques à petit prix sur les pochettes desquels étaient inscrits, en haut à droite, des extraits de critiques parues dans divers journaux anglo-saxons, des teasers quoi, censés exciter la curiosité du mélomane : Devastating charm, Eloquent, Outsanding, Seductive, Beguiling, A jewel, A winner, Flawless, etc. Si ça, ce n'était pas des titres potentiels, je voulais bien être pendu. Il m'a suffit donc de les collecter et de les attribuer "à l'aveugle" aux textes que j'avais produits (en français, et dont la tonalité, inutile de vous le dire, est à dix mille lieues de ce que ces titres suggèrent).),
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les ordonner librement, et enfin nommer l'ensemble.
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Je ne saurais pas dire exactement comment j'en suis arrivé au titre final. Peut-être ai-je pensé que ces textes, d'une manière ou d'une autre, répondaient tous à une (des) question(s) implicite(s) : comment écrire, comment parler, comment se souvenir, comment ne pas se répéter ?… Et ce (s) serait venu tout naturellement à cause de mes titres anglais automatiques, les poèmes était simplement des commentaires.
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Mais de quoi ?
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* Éditions de l'Attente, 2006.

jeudi 25 mars 2010

Entre-deux-pages

Savez-vous ce qu'est un entre-deux-pages ? C'est une fuite en avant.
Voilà la première réponse qui me vient. Parce que j'ai déjà assez de mal à concilier les pages paires et impaires de Re- et voilà t'y pas que j'ai eu l'autre jour l'idée de quelque chose qui serait un "entre-deux-pages". Je vous rassure, moi non plus je ne sais pas ce que c'est. Mais c'est là toute la beauté du jeu : qu'est-ce que ça pourrait être ?
"L'Oulipo est une crèche où l'on s'amuse à faire entrer des cylindres dans des trous carrés et des cubes dans des trous ronds" a dit un jour, à peu de choses près, François Caradec. Et c'est vrai que mon histoire d'entre-deux-pages ressemble un peu à ça…
Ce serait quoi ? Une sorte de signet qui migrerait de page en page ? Mais pour raconter quoi ? Je ne vais tout de même pas demander à mes éditeurs de "l'imprimer" avec de l'encre électronique pour que le texte change au fur et à mesure que l'on progresse dans le livre !
L'entre-deux-pages, c'est donc un joli concept mais qui pourrait s'avérer un simple gadget pour peu qu'on essaye de le mettre en pratique. À moins que quelqu'un ait une idée à laquelle je ne pense pas.
Parce que j'avoue que ça me plairait bien de voir Re- posséder quelque chose qui "transcende" le caractère binaire inhérent à l'objet-livre…
Ou alors, tiens, ce pourrait être un texte qui courrait sur toutes les pages mais imprimé à l'italienne dans les marges intérieures, à raison d'une ligne (un vers ?) par marge !
Mais est-ce que ça ne serait pas un peu trop charger la mule ?
À ruminer.

mardi 23 mars 2010

Un super-héros, roman en vers

Une fois terminée l'écriture d'Opéras-minute*, il a bien fallu que, comme Lénine, je me demande que faire.
Après deux années passées à composer des opéras-minute, i.e. des poèmes 1) graphiques et 2) tenant dans la page, une chose était sûre, je voulais passer à autre chose. Et j'ai projeté d'écrire, je me suis mis à écrire, un "roman en vers" : Un super-héros.
Le roman en vers, dans la culture qui est (était) la mienne, assez limitée, c'était Chêne et chien de Raymond Queneau. Mais je savais déjà qu'il s'agissait chez lui de réactiver, de re-dynamiser un "archaïsme". Et justement, en choisissant le thème contemporain du super-héros – très présent dans mon enfance et mon adolescence – et l'accolant à une forme du passé, je voulais jouer sur cet effet de décalage.
Évidemment, je n'ai pas réussi à mener à bien ce projet. Des pages existent, stockées dans le disque dur de l'ordinateur sur lequel j'écris ces lignes, dans le dossier "en cours" où je range mes textes inachevés plus exactement. Simplement, j'ai aujourd'hui le sentiment que je n'en viendrai pas à bout.
Rien de dramatique, hein ? On a ici affaire au mouvement naturel de la "création" : les projets se succèdent, un deuxième en chasse un premier jusqu'au jour où un troisième se concrétise par / en un livre. Mais cela met aussi pour moi en évidence une caractéristique – une limite ? – de mon travail : 1) j'écris des poèmes 2) ils tiennent dans une page… Et c'est peut-être pour cela que je me suis mis il y a quelques temps à écrire des "99 notes préparatoires à…" Une forme particulière de poèmes certes, mais qui mange davantage de papier.
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ps : l'image de ce message est volée à Matt Madden (dans 99 exercices de styles, l'Association, 2006).
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* Début 2003

dimanche 21 mars 2010

Reprise !

J'ai dit "une semaine", alors voilà, cela fait une semaine. Comme le suggérait JCP dans son commentaire à mon message précedent, je vais avoir du mal à produire suffisamment de "matériau" pour nourrir ma fausse page de la semaine 29 (nous sommes à la fin de la semaine 29). Elle contiendra peut-être des fragments de ce texte, ou peut-être qu'il n'y aura rien.
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Si je fais maintenant un point sur l'état d'avancement de Re-, je dois avouer qu'avec le nombre de préoccupations diverses qui sont venues occuper* mon esprit ces derniers temps, mon livre n'a pas beaucoup progressé, et c'est un euphémisme. J'y pense, j'y pense énormément mais c'est un peu comme si je me trouvais dans une immense pièce emplie de mobilier** : je vois parfaitement le bureau que je veux atteindre, sur lequel sont ostensiblement étalées les feuilles sur lesquelles je veux travailler, mais comme je m'en approche surgit devant moi une armoire à glace et puis une autre, puis une commode (pas commode), un porte-manteau au physique de porte-manteau, un buffet campagnard, une armoire normande, un lit breton, un vaisselier dont les assiettes tremblent de manière inquiétante et, même, un confiturier (alors que je ne fait pas de confiture…) Ça sent la déconfiture.
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Bon. Je ne m'avoue pas vaincu.*** Mais une chose est sûre : Re- ne sera pas achevé au 30 juin 2010. Ce n'est pas grave, hein, remarquez. L'important est que j'aie au final accumulé tout mon matériau, que je vous aie fait part de toutes mes réflexions sur la conception du livre, quasiment au fur et à mesure qu'elles me venaient. En réalité, je ne peux pas tout écrire, sinon je ne ferais que ça. Et, comme je crois encore beaucoup au livre****, figurez-vous, je n'ai pas envie de consacrer toute mon énergie à Saint-Blog.*****
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Cela signifie qu'il me faut poursuivre (reprendre) prioritairement l'écriture de Re- et la commenter de manière pertinente lorsqu'un questionnement, une remise en cause ou une inflexion apparaissent. Tout en faisant cela, je dois aussi terminer de commenter les titres de ma longue liste de titres.****** Donc, je vous rassure, cette boîte virtuelle continuera à être alimentée (d'autant plus que sans elle, pas de faux textes…)
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Bref, j'ai du boulot. Et, une fois n'est pas coutume (mais je me suis absenté longtemps), je vais annoncer les titres des deux prochains messages : le premier sera Un super-héros, roman en vers et le suivant Entre-deux-pages.
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Ouf !
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* Il faut penser "occuper" comme dans "occuper des locaux" en période de grève.
** Un garde-meubles, quoi.
*** Loin de là !
**** Pas à ce livre en particulier mais à l'objet-livre en général.
***** Qui est un piège addictif et sournois.
****** Attention avant de cliquer, cela nous renvoie loin en arrière.

dimanche 14 mars 2010

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Interruption
momentanée
des programmes
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Poète absent pour une durée d'une semaine.
Visible du 15 au 19 mars à Clermont-Ferrand

samedi 13 mars 2010

Emmanuel Fournier & Éric Pesty

Le mercredi 31 mars à 20h, nous aurons le plaisir d'accueillir au Comptoir des mots Éric Pesty, éditeur, et Emmanuel Fournier – qui, non, ne n'est pas poète mais philosophe – un philosophe dont le travail, qu'il se présente sous la forme de textes (écrits en deux langues : le français et l'infinitif) ou de dessins, interroge profondément le langage et, donc, la poésie.
Il a publié chez Éric Pesty 36 morceaux et Mer à faire (2005) et plus récemment L'infinitif complément dans la merveilleuse collection agrafée.
J'avais annoncé il y a quelque temps que je parlerai de la collection, je crois que c'est le moment.
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Il me semble avoir écrit, je ne vérifierai pas, que la collection agrafée était l'une des meilleures choses qui soient arrivées à l'édition de poésie ces derniers temps. Cela tient pour moi en trois points :
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1) Un format éditorial relativement court qui rappelle l'esprit des chapbooks américains. J'aime aussi les "gros" livres, évidemment, mais il y a dans le format voulu par Éric Pesty une urgence, un aspect "direct" qui me paraissent bénéfiques à la poésie d'aujourd'hui. Il n'est bien sûr pas le seul à proposer des formats courts et je pense aux éditions de l'Attente ou à contrat-maint (encore plus court).
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2) Un objet-livre qui fonde l'unité visuelle de la collection. À cette "urgence" du format répond l'art d'un éditeur dont on sent qu'il prend son temps : la mise en page, l'impression sont soignées dans les plus infimes détails. Ce n'est pas pour rien qu'Éric a étudié la lutherie à Mirecourt. L'utilisation "à rebrousse-poil" du papier de couverture et son impression en rouge "typo" feront date, je vous le dis.
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3) Les textes, oui, aussi. Sans lesquels rien ne tiendrait. Qui reflètent une ligne éditoriale extrêmement cohérente. Sans doute parce qu'elle repose sur des goûts, des réflexions que l'éditeur a mûris depuis longtemps.
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Je cite tous les titres parus jusqu'à présent. Il n'y a rien jeter.
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Michèle Cohen-Halimi – Figuren
Clark Coolidge – Polaroïd ("à part" dans la collection puisque livre-cd traduit et lu par Éric)
Emmanuel Fournier – L'infinitif complément
Philippe Grand – TDM
Lyn Hejinian – Gesualdo (traduit par Martin Richet)
Anne Parian – une Ligne
Claude Royet-Journoud – Kardia
Dorothé Volut – alphabet

mercredi 10 mars 2010

[         ]

Un titre. Et celui-ci j'aurais du mal à l'expliquer. En réalité, je ne le souhaite pas car ce serait révéler ce que dit le blanc entre les deux crochets.
Or, ce titre-là, je compte lui donner forme (vie ?) un jour ou l'autre. Un texte court et dense, c'est comme ça que je le vois en tout cas.
Alors n'en parlons plus pour le moment et regardons-le plutôt d'un point de vue purement fonctionnel : qu'est-ce qu'un titre "réduit" à un (quelques) signe(s) de ponctuation ?
il y a d'abord dans mon esprit l'inénarrable , ; : ! ? !?! ( ) [ ]. de Jean Queval (fascicule n°24 de La Bibliothèque Oulipienne)*.
Mais si je regarde du côté de ma propre bibliographie je perçois une légère tendance à la ponctualisation :
Who are you (3:54) ou a,o,é,on dans Discographie ; N/S ; Comment(s) pour les livres publiés ou (mine) dans les projets envisagés et bien sûr le Re- qui nous intéresse car que deviendrait Re- si on l'écrivait Re ?
La ponctuation nous "parle". Je veux dire : indépendamment de la syntaxe grammaticale. Les signes de ponctuation ont un poids dans la langue.
Je relis la phrase précédente et me dis que je suis en train de faire le malin. Car que veux-je dire exactement ? À vrai dire, la question reste très confuse dans ma petite tête et je suis sûr que n'importe quel lecteur possédant des notions de morphologie linguistique m'expliquerait que le sujet a été étudié de nombreuses fois et que je devrais me documenter un peu. Ce à quoi je répondrais : "j'ai pas le temps !" Et ça suffit pour ce soir.
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* Dont mon [ ] serait presque un avion, si n'était l'espace différent entre les deux crochets.

dimanche 7 mars 2010

Mots-clés / Hors-sujet

Il y a quelques jours j'ai posté un message qui a suscité deux commentaires* ayant à voir – je résume – avec la question des recherches par mots-clés sur le net. Celles qui, de manière improbable**, font atterrir sur un site consacré aux nœuds marins une personne à la recherche d'une bonne pipe en terre (!)
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Il se trouve que, afin de mesurer le taux de fréquentation de ce blog, j'utilise un outil internet qui me permet de connaître, pour un jour donné, le nombre de visites et de visiteurs, le pays, la ville d'où ils se connectent***, de savoir si la visite se fait à partir d'un site référant, en tapant directement l'adresse du blog ou par mots-clés, etc. La liste des mots-clés est bien sûr donnée. Ce qui me permet de remercier Philippe Annocque**** pour le joli canular d'un genre nouveau qu'il a initié via l'outil statistique dont je parle plus haut en tapant sur un moteur de recherche les énoncés suivants : "extase dans une église d'un banquier en bikini", "faire des tautogrammes en bikini dans son bain à bulles" et "rechercher les mots-clés pour faire des farces au poète public" !
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C'est amusant parce que c'est à peu près la démarche inverse et complémentaire d'un idée que j'ai eu quand j'ai commencé à utiliser cet outil statistique. Je m'explique.
Quelques personnes tapent effectivement des mots-clés pour se rendre sur mon blog : mon nom, le nom d'un livre ou d'un auteur que je cite, "poète public", etc. Mais la plupart font des recherches beaucoup plus générales – principalement autour du thème "poésie", voire, plus rarement, n'ayant aucun rapport avec la choucroute poétique – et tombent sur le blog par hasard.
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L'idée serait la suivante :
1 - créer un blog qui dans un premier temps ne présenterait qu'un texte introductif qui expliciterait la démarche de manière détaillée. Ce serait en quelque sorte un filet à poissons.
2 -Ensuite, il faudrait attendre les premières requêtes (correspondant à des mots apparus dans le texte initial), qui seraient repêchées grâce à l'épuisette statistique.
3 - Pour chaque requête, ou les plus intéressantes, on produirait un poème, un texte qui y "réponde" et on le mettrait en ligne.
Exemples de recherches qui ont déjà abouti sur ce blog :
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autodescription de poète
la lumière c'est quoi
les trois formes de question
non je ne sais pas poème
nouveau poème de cette semaine
poème avec la lettre u
poème bulgare audio
poème d'amour hongrois
poème pour dire qu'on est dans le flou
poème qui exprime 1er rencontre avec un bon joueur
poème sans la lettre u
poème sur la pollution en alexandrin
poème pour le départ de mon directeur
poème qui fait réfléchir
poésie je vous présente le multiple de 4
pourquoi les accordéonistes ont toujours le sourire
etc.
Il y en a beaucoup plus et je n'ai pas le temps de tout relire.
5 – Plus il y aurait de textes mis en ligne plus il faudrait écrire de poèmes. Ce qui à moyen terme nécessiterait l'embauche d'autres poètes et, par conséquent, la création d'une PME. Avec le temps, les énormes filets du blog captureraient toujours plus des requêtes hasardeuses, mais, la notoriété venant, des personnes, comme l'a fait Philippe Annocque, taperaient également en toute conscience des mots-clés pour provoquer l'écriture d'un poème spécifique.
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Ça donne le vertige, non ?
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* C'est rare mais ça arrive.
** De manière improbable du point de vue du sujet mais probable et même probabiliste du point de vue statistique.
*** Mais pas plus, je vous rassure.
**** comment sais-je que c'est vous, cher Philippe, alors que vous ne me l'avez pas dit ? Elémentaire, mon cher Watson, recoupement…

jeudi 4 mars 2010

Abécédaire

J'avais cette idée d'écrire un abécédaire. En réalité, une série de textes érotiques en tautogrammes "light" (sic).* Ne me demandez pas pourquoi. La pulsion résultait sans doute de beaucoup de, disons, tension accumulée…**
J'abandonnai à la lettre H. Huit (courts) textes existent, donc. Un début d'Abécédaire. Pourquoi ce titre et pas quelque chose de plus "explicite" ? Je crois qu'encore une fois, il s'agissait pour moi de créer un décalage titre / contenu, et de qualifier le texte en fonction de sa caractéristique formelle (et non pas thématique ; ici, en l'occurence, le Q***).
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Maintenant, vous voulez un extrait, je présume. Allez, j'en donne deux.****
B
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Bébé-Boumboum bossait en un bordel dans la banlieue de Bornéo. Bouffer des bites : bof. Branler des banquiers : beurk. Baiser en bikini avec des beaufs dans un bain à bulles : brrr… Et brailler pour du beurre ! Bref, Bébé-Boumboum briguait better. Elle balança une brève dans le bulletin de Bornéo : besoin bonheur (beauté bienvenue).
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E
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Élise exigeait l'extase exactement, s'exaspérait des égarements, des écarts, élaborait des emportements en des espaces exiguës (échelle) ou étranges : dans les églises, érotisait les ecclésiastes, s'échinait à envenimer des éducations jusqu'alors excellentes. Élise espérait l'Éternité.
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Ça casse pas trois pattes à un canard mais ça mange pas de pain non plus.
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* Un tautogramme est une phrase, un texte dont tous les mots commencent par la même lettre. Ici, je limitais cette obligation aux mots "pleins" (noms, verbes, adjectifs, adverbes) et me laissait libre concernant les mots-outils (articles, mots de liaisons, etc.)
** J'écris ça pour faire le malin…
*** Celui de Zazie.
**** Et j'ai bien peur que les visites du blog suite aux recherches par mots-clés sur tel ou tel moteur atteignent une fréquence inédite.

mercredi 3 mars 2010

Temps nuageux

Décidément, j'ai du mal à trouver deux minutes pour écrire ces messages. Et ça ne va pas s'arranger : mars = printemps = "poésie".* Bref, la période où les poètes sont davantage sollicités. C'est comme ça. Mais je tiendrai bon.** Et, en attendant, sinon des jours meilleurs, du moins des jours plus longs, je vous livre en pâture un fatras*** :
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PAS D'ANGLE ICI, pas d'attaque
dans de la difficulté
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Pas d'angle ici, pas
d'attaque / pearl harbour heure du thé
océan égale flaque / buste
vaut caillou sculpté / re- à
côté de la plaque / fausse page l'ausculter
-
Gauche page à ausculter / et genou
droit qui détraque / son court-
circuit minuté / on court on
court et on
craque / dans de la difficulté
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* J'écris ça avec de grandes pincettes.
** Croisons les doigts.
*** J'ai failli écrire un "foie gras". Il est temps que j'aille me coucher.
 

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