samedi 30 janvier 2010

Fréquence / Hors-sujet

Vous avez peut-être remarqué une chute dans la fréquence de "postage" de mes messages ces derniers temps. Non ? Vous n'êtes pas très observateur !
Je n'ai pas d'excuse. Si ce n'est que je suis en retard sur tout. Ce n'est pas une excuse ? vous avez raison et je promets de me rattraper très vite.
Mais à qui parlé-je exactement là ? Dois-je quelque chose à quelqu'un ? Avant tout à moi-même sans doute.
Et comme un idiot (si, si…) je me suis fait cette promesse intérieure (écrire Re- en le "montrant" en train de s'écrire) devant témoins.
Voilà le résultat !
Allez une photo et on n'en parle plus.
(suite très bientôt)

lundi 25 janvier 2010

Impossible

On aimerait que ce soit aussi simple que d'appuyer sur un bouton. Un clic et ça roulerait : un poème tout rôti dans l'assiette. Mais c'est (heureusement) plus compliqué que ça.
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J'ai passé plus d'une semaine sur un fatras* à me demander ce que j'essayais de faire exactement, à quoi tout ça rimait.
C'est un peu déprimant ("bouh ! je suis poëte dans un monde où plus personne ne lit la Poësie"), stressant ("plus jamais je n'arriverai à écrire"), déboussolant ("mais pourtant en suivant la recette, là ça devrait…"). Mais comme c'est un sentiment qui revient régulièrement, à chaque livre (voire plusieurs fois pendant l'écriture d'un livre), un peu comme une vague qui enfle avant de se fracasser sur la grève**, il faut juste tenir et attendre que ça passe. Et ça passe toujours (en règle générale)…
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La particularité de Re-, c'est qu'il se nourrit de lui-même, on l'a déjà dit. Et la particularité des fatras situés sur les pages impaires de Re-, c'est qu'ils sont impossibles. C'est-à-dire qu'ils reposent sur le "non-sens". Et dans mon esprit, tout en reposant sur le non-sens, ils doivent me donner une vue (comme d'une fenêtre, vous voyez ?) de ce qu'est le livre que je suis en train d'écrire. Toujours la même fenêtre mais comme le temps change (le weather et le time) la vue change avec. Je sais que je n'explicite pas ici en quoi le caractère impossible des poèmes permet d'accéder à cette vue, mais je n'ai pas dit que la vue était dégagée.
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Dans les tout premiers temps***, je me disais, je m'étais dis, que le fatras correspondant à la semaine x parlait de la semaine x. Et puis je me suis (vite) rendu compte que c'était impossible.**** Le faux texte de la semaine x parle de la semaine x mais le fatras de la semaine x, qui lui fait face donc, si vous me suivez bien, ne parle pas de la semaine x. Il parle de Re- à un temps donné (qui est celui où s'écrit le poème). Et je me suis rappelé la note préparatoire 89 de mes 99 notes préparatoires à Re- : "89. Proposition : "une page impaire est le résultat de toutes les pages paires du livre."" J'ai écrit dans ce texte un certain nombre de "propositions" fausses mais je crois que celle-là est bonne. On croit qu'on écrit toujours n'importe quoi et puis…
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Donc, dit autrement, chaque fatras embrasse, embrasserait, le livre à lui tout seul, condense, condenserait, l'ensemble des pages du livre dans ses lignes*****. Maintenant que Re- m'a appris ça, je ne suis pas vraiment beaucoup plus avancé. C'est toujours aussi difficile d'écrire les poèmes. Et je me demande toujours, "localement", à quoi ça rime. La réponse est peut-être que ça rime, tout simplement. Et ça devrait me suffire : AB Ababab babaB.
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J'ai relu tout à l'heure quelques pages de Poésie, etc : ménage de Jacques Roubaud, qui n'ont pas pris une ride : "Que la poésie est difficile" (c'est le titre de la partie). Ça aide, un peu.
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* Mais non, mais non, personne ne m'a foutu à la porte.
** Désolé. Chez le marchand de Comparaisons & Métaphores, il restait plus grand chose aujourd'hui.
*** Je n'ai pas encore écrit beaucoup de poèmes.
**** ha ha !
***** Je sais, c'est plus facile à avancer qu'à démontrer.

dimanche 24 janvier 2010

Beau temps fixe

Beau temps fixe serait la suite de Trois sortes de jour. On pourrait considérer ça comme un luxe véritable, le fait de projeter la suite d'un premier roman jamais écrit, ou au contraire s'effrayer de cette fuite en avant même pas désespérée. À quand le troisième volet de la trilogie ? Et pourquoi pas une Comédie humaine potentielle ? Fournir des rayonnages entiers de bibliothèque sans écrire une ligne.* Mais, même cela, sans doute, ce serait trop demander à mes capacités de travail…**
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Beau temps fixe donc serait la suite de Trois sortes de jour et apporterait à la narration** le point de vue qui lui manque : l'histoire du Prince en fugue / villégiature permanente quelque part dans le Sud, insouciant des détectives à ses trousses, certain, pour tout dire, de n'être pas retrouvé (et pour cause : ils cherchent tous dans de mauvaises directions).
J'ai lu récemment un très bon roman de Christine Montalbetti, Journée américaine, dans lequel l'un des personnages, Tom Lee, passe son temps à écrire des romans qu'il n'achève pas et qui ont pour titre Time Is of the Essence ou Nothing to Write Home About. Tom Lee a fini par "élaborer" une théorie selon laquelle "tous les livres qu'on pourrait écrire pourraient s'intituler tantôt Time Is of the Essence, tantôt Nothing to Write Home About parce que ce sont les deux pôles qui nous structurent : la question du temps, bien sûr, et la fable de l'enfant prodigue, […] avec toutes les variantes qu'elle peut revêtir […] en la figure d'Ulysse."
Cela m'a fait penser à la proposition de Queneau selon laquelle tous les romans sont soit des Iliade soit des Odyssée. Et je me dis maintenant que ce diptyque a lui aussi quelque chose à voir avec ça. Mais je suis "pire" que Tom Lee, je n'essaye même pas.****
Évoquant Raymond Queneau, je me dois tout de même de préciser un point important sans lequel ce message ne serait pas complet. "Beau temps fixe", c'est aussi les trois derniers mots d'un roman de RQ, le premier que j'ai lu, et qui a pour titre Saint-Glinglin :
"Et la population se montre très satisfaite de croire savoir pourquoi le faire ou le défaire, si elle le voulait, quand elle le voudrait, en toute quiétude, le temps, le beau temps, le beau temps fixe."
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* Je pense à Paul Braffort (de l'Oulipo) et à ses Bibliothèques invisibles.
** Auto-dénigrement ? Oui, auto-dénigrement, ça me prend de temps à autre.
*** Je vous laisse cliquer sur le premier lien si vous voulez vous rafraîchir la mémoire.
**** cf. note **.

mercredi 20 janvier 2010

Sans titre (ni queue, ni tête)

Hier, à peine arrivé au Comptoir des mots, je suis tombé sur A. (qui porte le même prénom qu'Anouck, la fille de G.), une connaissance de Toulouse qui vit maintenant à côté de la librairie. Surpris tous les deux de nous retrouver là, nous avons décidé d'avoir une vraie discussion de comptoir au café de l'autre côté de la rue. A. est plasticienne (photographe) et utilise dans son travail les spores de champignon ! Je suis curieux de voir ça.
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Après notre rencontre, je suis tout de même retourné à la librairie (mais oui ! je suis sérieux, qu'est-ce que vous croyez ?) et j'en ai emporté les livres suivants : Férié de David Lespiau, Olimpia de Céline Minard et Les Malchanceux de B.S. Johnson.*
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La librairie n'a pas bougé pendant mon absence ou plutôt si, elle a beaucoup bougé, comme d'habitude.** Va falloir que je me remette à la page…
-Frédéric Forte
* Respectivement aux Petits Matins, chez Denoël et Quidam éditeur.
** Il est stipulé dans mon contrat de résidence que si je n'écris pas régulièrement des compliments de ce type, la "patronne", N., au demeurant très sympathique (vous voyez ? je recommence !), aura le droit de m'écharper.

mardi 19 janvier 2010

Mètres

Vous ne le savez pas encore, parce que je ne vous ai pas montré tous les poèmes composés, mais les mètres des 4 premiers fatras croissent à chaque nouveau poème* : le premier est constitué de vers de 6 syllabes, le deuxième d'octosyllabes, le troisième de décasyllabes et le quatrième de dodécasyllabes**.
Quand j'ai commencé à penser au cinquième poème, je voulais initialement l'écrire en endécasyllabes (11). Mais voilà : l'endécasyllabe n'est pas sorti et je l'ai écris en ennéasyllabes (9)…
Inutile de vous dire que cela a "cassé" l'ordonnancement que j'avais commencé à élaborer : une "montée" 6, 8, 10, 12 et une redescente 11, 9, 7. Après quoi, eh bien, je réfléchissais à un type de permutation reprenant les mêmes mètres mais dans un ordre différent.
Quoi qu'il en soit ma "faiblesse" m'a fait composer un poème en ennéasyllabes après lequel se pose le problème du suivant.
La variation métrique sera toujours de mise bien évidemment. Mais quelle mesure adopter ? Dois-je augmenter le nombre de mètres à utiliser ? Par exemple en les exploitant tous entre 6 et 15, ce qui fait 11 mètres différents ? Peut-être… Peut-être peut-être…
J'y réfléchis et je vous dis. Il va bien falloir que je l'écrive, ce sixième fatras.
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* Ce n'est pas très clair.
** Je n'ose pas écrire "alexandrins".

lundi 18 janvier 2010

Jacques Roubaud & Benoît Casas

Mercredi 27 janvier à 20h au Comptoir des mots, nous recevrons Jacques Roubaud, "poète, prosateur, traducteur, mathématicien, membre de l'Oulipo" et Benoît Casas, "activiste disparate, fauteur de poésie, lecteur et éditeur", fondateur de la maison d'édition Nous.
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Trois livres de Roubaud y ont paru : Traduire, journal (2000), Grande KYRIELLE du Sentiment des Choses (2003) et La Dissolution (2008). Casas a, quant à lui, publié dans son Antiphilosophique Collection le livre de poésie Diagonale en 2007.
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Nous parlerons de tout cela, et d'autres choses encore auxquelles je n'ai pas encore réfléchi.
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Soyez ponctuels (!) et venez nombreux pour la première rencontre poète<=>public 2010 !

dimanche 17 janvier 2010

Cahier des commentaires et des charges de ce qui devrait et ce qui ne devrait pas

Lourdingue. Puisqu'il me faut bien reprendre le blog après le retour Paris, ce sera avec ce mot. Le premier qui me vient à l'esprit lorsque je relis ce titre un jour envisagé, apparemment. Sans doute la tentation du titre long…*
Il faudrait sans doute, si ce n'est déjà fait**, produire un essai sur la question de la longueur des titres, une étude comparable à celle réalisée par Valérie Beaudouin (de l'Oulipo) sur le mètre et les rythmes de l'alexandrin classique***. Un travail de recherche aussi rigoureux et objectif.
Je ne m'y collerai pas bien sûr. Je ne fais que lancer, généreusement (!), l'idée.
En attendant, je ne peux que considérer mon titre, un peu hébété, en essayant de me rappeler ce qu'il souhaitait recouvrir.
Au vu de ma rentrée 2010 on ne peut plus chargée, peut-être qu'en fin de compte ce Cahier… aurait-il sa place comme chronique de mes (nos) agitations plus ou moins vaines ?
Pour le savoir il faudrait l'écrire mais je ne l'écrirai pas : pas le temps, je vous dis.****
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* Alors que, vous l'aurez noté, Re- cède à la tentation du titre court.
** Cela a dû être fait.
*** Mètre et rythmes du vers classique. Corneille et Racine (Honré Champion, 2002)
**** Je crois que le message va finir par être reçu !

mercredi 13 janvier 2010

Michigan recap

Un dernier message du Michigan, une dernière photo de neige, avant le départ pour Paris demain soir.
On n'avance jamais aussi vite qu'on le voudrait, surtout dans la neige, mais je commence à voir maintenant à quoi ressemble Re-, un petit bout de Re- qui a pointé son nez, et l'on sait que les nez changent beaucoup avec l'âge (?!)…
Nous sommes dans la semaine 20 et je n'ai composé que pour les semaines 1 à 5, cinq doubles-pages seulement donc. Encore pas mal de boulot en perspective. Ce n'est pas pour me trouver une excuse mais les premiers temps d'un livre sont ceux où la langue se cherche*. Et je n'ai pas envie de refaire quelque chose que j'ai déjà fait. Même si, c'est bien connu, "on réécrit toujours le même livre". Alors, réécrivons du nouveau.
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Je vous garderai postés, comme disent les english speakers.
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* Elle se cherche aussi dans les seconds temps, je vous rassure.

mardi 12 janvier 2010

Poupée russe / Hors-sujet

Ce qu'il y a de bien avec la rubrique Hors-sujet, c'est qu'il suffit de photographier la première poupée russe venue pour pouvoir poster un message.
Par contre vous n'avez pas le droit de dire que vous avez eu un mal de chien à écrire un fatras qui n'est peut-être pas si bon que ça, ou que vous avez toujours des doutes sur l'évolution des fausses pages.
Dans une telle rubrique, vous ne pouvez pas en parler, vous n'avez pas le droit. C'est dommage, parce que si je le pouvais, je dirais que je viens de passer deux jours à composer un foutu poème qui ne me semble pas encore tout à fait au point, et que les fausses pages, ben c'est pas encore ça non plus. Mais j'ai pas le droit.
Alors de quoi a-t-on le droit de parler dans Poupée russe / Hors-sujet ?
De tout ce qui n'est pas Re-.
Je peux dire que c'est la première fois que je photographie une poupée russe (et peut-être la dernière, qui sait ?)
Je peux dire que c'est bientôt la fin de notre séjour dans le Michigan, que notre fils sait marcher à quatre pattes et qu'on aura plus de bagages au retour qu'à l'aller. Y at-il un lieu de cause à effet entre les deux dernières propositions ? Je ne crois pas.
Je peux dire beaucoup de choses mais pour être bref, je ne dirai pas tout.

samedi 9 janvier 2010

Opéras-minute

Lorsque j'ai intitulé Opéras-minute* "Opéras-minute", je ne savais pas ce qu'était un opéra-minute.
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ps : oui, c'est un peu court peut-être. Mais si je développe, je ne ferai que répéter, grosso modo, ce que je dis ici (deuxième paragraphe) ou (cinquième paragraphe).
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jeudi 7 janvier 2010

Semainier

D'une certaine manière, Re- n'est rien d'autre qu'un semainier, que je m'efforce de remplir double page après double page.
Certes, il y a l'asymétrie des fausses et belles pages… Ce qui, jusqu'à il y a quelques jours, me gênait pas mal : la différence de "langue" entre faux texte et fatras. Mais bon, on se fait à tout et, encore une fois, la logique interne de la chose, si j'ose dire, apparaîtra avec le temps.
C'est sans doute, entre nous soit dit, un des aspects qui rend la poésie contemporaine si "difficile d'accès" : le poète lui-même met souvent un certain temps pour accéder à son propre livre. Alors, on peut imaginer que le lecteur ait du mal, voire rechigne, à chercher ou trouver une clef qui n'existe pas forcément.
J'ai souvenir d'un très beau texte critique d'Éric Houser paru dans les Cahiers Critiques de Poésie* dans lequel il parle parfaitement du "travail" que doit accomplir tout lecteur pour accéder au rythme, à l'humeur du poète et de sa poésie. Je ne sais plus quels étaient ses mots mais c'est l'idée, il me semble. Trouver le bon tempo, entendre le vers, la phrase de l'auteur. Ce n'est pas toujours donné.
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Mais je m'aperçois que je digresse beaucoup aujourd'hui. De quoi voulais-je parlé en commençant ce message ? Ça n'a pas grande importance. L'essentiel est de "faire sa trace" comme disent les montagnards (il neige beaucoup ici).
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Une dernière chose : j'ai parlé, il y a peu, d'une méthode cagienne pour composer mes faux textes. À vrai dire, à l'heure actuelle, je n'ai pas le "renoncement" nécessaire pour réellement la pratiquer : l'aléatoire à la John Cage demanderait que je me détache totalement de la "valeur" (esthétique, rythmique…) supposée des mots et des phrases, ce que je ne veux, ne peux pas faire pour l'instant.
Et pour que cela soit plus clair, ci-dessous le faux texte de la semaine 4 :
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que le livre aura des pages paires impaires en prose et en vers. également une forme fixe. quelle ? Re-, question inventer forme moyenâgeuse exotique d'invention oulipienne… À cette heure, rendre compte des « événements » advenant dans le temps de ma – et dans le même temps concentrer comme dans « concentré de tomate ». petit bonhomme de chemin. à 20h, le Comptoir des mots – quelle coïncidence – livre de poésie. Terrible glaçant génial Telle est, selon G., la formule magique. Je n'ai pas osé cependant, un art du secret – ne sais pas comment le dire autrement – effroyablement délicieux entre nos doigts une réponse sur le point de. dessin-plan de ville. jeune femme intéressée par l'intitulé (les danseurs). Cornelius Cardew. une restitution des notes de Mauss par ses étudiants, naïf un brin : Manuel d'ethnographie = Recueil de poésie – ou peintre, fleuriste, astrophysicien – ; et vice-versa. La flèche indique un déplacement. Se pourrait-il que Re- soit lui aussi ethnographique ? « achevé ». ce que le mot désigne.-1 – La question est : pourquoi 7 ? 2 sa durée-3 – contient part de fraîcheur, de naïveté.-4 – tel est le sous-titre. Et on comprend mieux 5 aucun rapport objectif avec. procédé de décalage (cf, plus tard, qui n'est d'ailleurs pas à reconstruire). 6 la main d'un écolier, dont j'envisageai un temps de reproduire la structure pour créer une forme fixe. en prose. Plus précisément, « blocs » de prose. C'est toujours à cette heure, mais je me dois de préciser. me poser la question du contenu. que le professionnel. de la gauche vers la droite – celle sur laquelle l'œil. Feignons. Que peut-être une fausse page ? le contenu d'une fausse page ? Un faux texte ? serait un faux texte ? du point de vue du livre, les fausses pages sont celles qui s'écrivent sur autre chose, immatérielles… Point de vue réactionnaire, mais le livre se sent menacé, il faut le comprendre. ce que je suis en train d'écrire tout ce que j'ai écrit, je l'écris sur de fausses pages. À partir de quoi, Re-. sur de fausses-fausses pages (à suivre)
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* Dans quel numéro et au sujet de quel livre ? Je ne sais plus.

mardi 5 janvier 2010

AB Ababab babaB (la question de la forme fixe, 8)

Venant de terminer un quatrième fatras*, je commence à voir un peu mieux comment fonctionne la forme.
Comme le rappelle le titre de ce message, le poème marche sur deux rimes, a et b, et les deux premiers vers sont répétés entièrement en troisième et dernière positions respec-tivement.** Les vers sont isométriques.
Toutefois, prenant pour modèle le fatras d'Opéras-minute cité ici, j'ai ajouté une répétition avec variation minimale – un mot qui change, une inversion, parfois juste un accent – aux vers 8 et 9, dernier vers du sizain et premier du quintil***, une sorte de "reprise".
De plus pour accentuer le jeu de répétition courant dans le poème les débuts des vers 11 et 12 sont eux aussi liés par une sorte de reprise, phonétique, ryhthmique voire thématique.
Enfin, comme le terme re-, en minuscule et en gras, apparaissait dans deux des quatre poèmes composés, j'ai décidé de généraliser son usage à tous les autres.
Le début du premier vers, en petites majuscules, fait office de titre.
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Mais pour que cela soit plus parlant, voici le fatras de la semaine 3 :
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LA COURSE LISTE LONGUE l'autobus
vers cimetière inachevé de titres
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La course liste longue l'autobus
avec re- pages de buée les vitres
et l'index maigre qui trace versus
la paume sur-place effaçant les litres
de signes d'eau en pointillés, pas plus
que fausses perles dans de fausses huîtres
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De fausses perles dans de fausses huîtres
pêchées près les non-rives de l'indus
trieuse langue à plat sur le pupitre
langue trieuse sur le papyrus
vers, cimetière inachevé de titres
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*Je sais, j'ai un rythme d'escargot.
** Je l'ai déjà dit précédemment, ici, mais parfois ça fait du bien de se répéter.
*** La ligne de blanc qui les sépare n'existe apparemment pas dans les exemples moyenâgeux. Encore une fois j'ai réutilisé le modèle opéra-minute.

dimanche 3 janvier 2010

Quoi la lumière ?

La question du sens est sans doute celle qui est le plus souvent posée au poète par le lecteur (potentiel) de poésie. Et le plus souvent le poète y répond en mettant le sens entre parenthèses, un paramètre parmi tant d'autres – son, rythme, images, typographie…
C'est en tout cas ainsi que je le conçois, ce qui n'empêche pas le questionnement interne : pourquoi ça ? Ce que je fais a-t-il un sens ? N'est-ce pas trop abstrait ? Est-ce "juste" ? etc.
La plupart du temps, durant la période d'écriture d'un livre, j'oscille entre deux états : a) c'est nul à ch..., je suis une m.... ou b) waow, génial* ! Comment j'ai réussi à faire ça ?!**
Avec Re-, c'est un peu particulier. J'en ai tellement parlé, ici, dans ce blog, que maintenant que je suis entré dans la phase de réalisation, forcément, le livre "actuel" me semble bien différent du livre "idéal".
"C'est en écrivant qu'on devient écriveron" dit Queneau. Et c'est en écrivant le livre qu'on finit par voir à quoi il ressemble. Plus on avance et plus l'image est claire. Plus on avance et plus le livre répond à nos questions, même celles qu'on ne s'était pas posées. Au final, c'est le livre qui nous dit pourquoi on l'a écrit***.
Inutile de vous le dire, je n'en suis pas encore là…
-Frédéric Forte
* Toute proportion gardée, n'est-ce pas…
** Très souvent suivi d'un : "je n'arriverai jamais à refaire aussi bien…"
*** Quelquefois, longtemps après.
 

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